Publication d’une reproduction d’encre et d’un entretien, sous la rubrique « Graphisme, Femmes » dans le site :
Marie-Lydie Joffre
« Nus intimes et délicats au réalisme saisissant, mais surtout évolution de la vision sur des supports multiples, du papier à la roche calcaire qui offre ses formes et sa texture pour donner lieu à une exploration inédite, le mariage du pastel et de sa lumière à la porosité tendre ou la dureté brillante de la matière pierre, ainsi que des silhouettes évanescentes à la craie et à l’encre de Chine. »
Montpellier, Languedoc-Roussillon, France
Entretien avec Marie-Lydie Joffre
Quel(s) message(s) souhaitez-vous exprimer à travers vos œuvres ?
J’aime me perdre dans l’œuvre en gestation, me laisser conduire par le dessin.
L’œuvre donne autant qu’elle demande.
Le propre d’une œuvre visuelle est d’être à connotation illimitée.
Il arrive cependant que, sensibilisée à un problème, il s’échappe de moi comme un cri à mon insu, et qu’à l’issue d’un travail dans l’urgence, un concept s’insinue. Tel fut le cas des encres datées de janvier 2003 et dont le thème « Marée noire » s’est imposé a posteriori.
Quel-le-s sont les artistes qui sont vos sources d’inspiration ?
Je trouve tous les artistes intéressants. Chacun génère une vision de l’invisible. Mes goûts pour l’art de tel ou tel artiste évoluent constamment.
Mon éducation scolaire a été dominée par la culture gréco-romaine. Adolescente, je compensais par une grande curiosité envers les arts d’autres cultures. J’aimais reproduire à l’huile, en grand format, des figures féminines d’estampes japonaises. La concision raffinée de l’art japonais a ainsi inspiré mes premiers pastels ; par la suite, la beauté des figures de la Renaissance européenne, la perfection de la sculpture grecque et son héritage chez Rodin.
Dans les années 70, un long séjour au Maroc m’a fait prendre conscience que les sources d’inspiration n’étaient pas seulement dans l’art mais partout dans la vie et la nature. La nature est le modèle universel de l’art, dès l’art préhistorique…
De retour en France en 1982, je me suis ouverte aux arts archaïques, premiers, et contemporains ; je garde une prédilection pour les arts archaïques.
Au fil des années 90, j’ai eu la révélation de ma nature profonde, soucieuse d’authenticité. De dessiner les arbres sur le motif a déclenché en moi une nécessité d’inspiration d’après modèle vivant.
Que vous a apporté le fait d’être présente sur internet ?
Mon site http://www.marielydiejoffre.com/ est un outil performant qui me permet de faire connaître mes œuvres et partager mes connaissances.
Le site est prolongé de Blogs ouvrant des rubriques sur mon actualité, sur des FAQs et présentations d’œuvres d’artistes invités (Atelier ArtPoésie). De temps à autre, j’ai le bonheur de participer à la révélation d’un artiste ou d’un poète.
À mes débuts sur internet, j’étais impressionnée par le nombre d’artistes existant sur la planète et je me sentais goutte d’eau dans l’océan. À présent, je me sens revalorisée car je découvre qu’il y a place pour tout le monde, c’est ici la grande force d’internet, et qu’il ne me sera pas possible de trouver des « clones » (pour l’instant !) de mes œuvres, étant donné que nous sommes tous uniques à l’instar de nos empreintes digitales…
Le relais d’internet pour la diffusion de mon travail me permet, en théorie, de consacrer plus de temps à la création, mais dans la pratique je passe beaucoup de temps sur l’ordinateur !
Est-ce qu’internet vous a permis de rencontrer de nouveaux modèles, de trouver de nouveaux lieux d’exposition ?
Internet est efficace pour nouer un dialogue constructif entre communautés. Les internautes me posent des questions sur l’art et ses techniques. Je leur apporte des réponses par courriel et je développe certains thèmes pour les présenter dans la partie FAQ de mon site.
Je suis fréquemment sollicitée pour des illustrations de sites internet à vocation artistique, poétique, humanitaire, pour des illustrations d’affiches, catalogues, livres, pour des propositions d’expositions virtuelles ou réelles.
Sur internet, le coup de cœur pour une œuvre peut être consolidé par l’accessibilité au monde intime de l’artiste et toute information étayant l’approche de l’œuvre sélectionnée. C’est une parcelle de spiritualité, ce côté insaisissable de l’essence de l’œuvre, que l’on capte au magnétisme de l’écran ! La réalité physique de l’œuvre originale véhiculant la vie.
Les poètes qui écrivent d’après mes œuvres s’en inspirent souvent directement à l’écran, sans connaître l’original. De même, j’ai plaisir à écrire sur des œuvres visuelles d’amis internautes, découvertes à l’écran. Tout apport artificiel pour « améliorer » l’image de l’œuvre à l’écran serait instantanément trahi.
Par ailleurs, les échanges d’idées par courriel sont stimulants et aboutissent parfois à la réalisation de projets artistiques communs dans la vie réelle. J’ai ainsi concrétisé, en dehors de la France, des projets avec les États-Unis, le Québec et la Belgique.
Internet offre démocratiquement tous les luxes ! À présent celui de s’autoéditer spontanément dans les Blogs !
Quels sont les projets qui vous tiennent à cœur en ce moment ?
La création de PastelLithes !
Présenter de nouvelles œuvres d’artistes et poètes dans le Blog Atelier ArtPoésie.
Pouvez-vous dire quelques mots sur le lieu où vous vivez/travaillez ?
Je vis et travaille à Montpellier (France). Mon atelier (14m2) se situe dans mon appartement. Placard et étagères remplis de désordre, table devenue noire d’encre de Chine, chaîne Hi-fi et ordinateur.
Je stocke pastels et PastelLithes dans un garage.
On a rarement l’espace de l’atelier dont on rêve. Mais n’est-ce pas les contraintes qui aident à la création ?
Propos recueillis en avril 2006© Incubus’ Choice
Retour à la page d’accueil http://artpoesie.blogspot.com/
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..