Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 1 septembre 2005
7 heures 20
Etang de Vic gris perle
cieux à peine frôlés
de nues poudre orangée
mer moirée gris rosée
ciel voilé de clartés
douce brise douce houle
ruban de crêpe bleu sur l’horizon
y perle une goutte de sang
nuages crénelés
de lumière orangée
un anneau rouge fantôme
couronne les nuages escarpés
puis on ne voit que du bleu
réapparaît en boule
déjà tout illuminé
escortée du reflet fanfare sur la mer
je suis tout humidité
le soleil se trouble de luminosité
mes yeux aussi qui voient vert
la page blanche de mon cahier
la bleuté se trouble de rose
trois flamants roses
volent vers les étangs
le reflet bat son plein
de drapés luxuriants
les flots reflètent du turquoise
un pêcheur assis sur le sable
rembobine patiemment du fil à pêche
sur le rivage une rangée de cannes
au garde-à-vous surveille la mer
je rencontre Loulou
toujours une joie
on ne s’était pas vu depuis un moment
il séjournait à Salon sa ville natale
mais il préfère Vic La Gardiole
j’apprends de son copain Etienne
que cette barrière sur le parking
marque la frontière entre les plages
de Frontignan et Vic la Gardiole
alors il paraît que vous écrivez sur moi
il se saisit de mon cahier où s’épanche
mon écriture impénétrable
j’y comprends tchi
normal moi aussi il m’arrive
de ne pas pouvoir me relire
mais Loulou les textes sont tapés
et je les fais suivre depuis des jours
dans le coffre de la voiture pour vous
je vous les donnerai la prochaine fois
car à présent je sens l’appel de la mer
débarquent deux joyeux compères
équipés d’élégante panoplie de pêche
l’un d’eux présente à la cantonade
l’ami niçois qui l’accompagne
je prends le bon coin
car je connais le coin
dit-il d’un clin d’œil complice
bof il y a du poisson nulle part
répliquent en choeur
les pêcheurs du coin goguenards
c’est toujours le même refrain
avec les pêcheurs
quel que soit le temps
ce n’est jamais le jour favorable
c’est de la poésie que le pêcheur pêche
7 heures 43
pendant ce temps
le reflet s’est étalé
un pêcheur isolé
est assis tout confort devant la mer
ses deux cannes solidement amarrées
à une sorte de poussette aménagée
je l’appelle la « chariote » me confie-t-il
mer replète de vaguelettes
ciel tout vapeur
soleil dilaté
reflet adouci
roulis assourdi
sur le sable est édifié
un grand cercle solaire de galets
rempli de galets et plumes de mouette
la mer aujourd’hui rejette ses plumes
jonchent le rivage tout du long
je piétine en canard dans le sable foulé
de tant de pas qui se chevauchent
sur la plage déserte
8 heures 04
voile étale dans le ciel
le vent de la mer forcit
s’engouffre sous ma chemise moite
le reflet ne décroche pas
le soleil feu de vapeur
je l’effleure du regard
le sable se cendre de douceur
un pêcheur solitaire en maillot de bain
se laisse prendre au vent
mes mains sont lavées d’humidité
je fends le vent
8 heures 23
le reflet poursuit son chemin
le sable commence à blondir
sous le foyer blanc du soleil
un jeune couple étendu sur le sable
se relève
secoue le drap de bain
et s’y drape dedans
se met lentement en marche
à l’abri de la cape partagée
ne me voit pas passer
le vent constant
empêche la chaleur de descendre
blanc le reflet glissant
noir le tronc d’arbre immergé
un jogger émergé du blockhaus
surgit
vite disparu dans les vapeurs
8 heures 43
le ciel vide est plein de clarté brumeuse
le vent toujours porteur de moiteur
le jogger revient sur ses pas
cheveux plus blonds que le soleil
sur le sable se rencontrent
d’innombrables traces de pieds
modelés par la douceur de la lumière
ici le flux a modulé du sable ondulé
il fait si doux
lorsque le vent s’apaise
un oiseau noir vole haut
9 heures 12
une mouette surgit des étangs
Palavas est embrumé de blanc
La Grande Motte escamotée
barques illusion voguent à l’horizon
des buissons de salicorne vert acidulé
ont percé les dunes de sable et de galets
les tamaris sont gris
une fougueuse vedette
entaille les flots
9 heures 20
je fais demi-tour
s’avance au loin
un naturiste tout rosi de soleil
les tamaris virent au vert foncé
le ciel vide sur la mer se bleute
le ciel sur terre est lourd de gris
les oyats sont sépia
les massifs de salicorne
ont tourné au vert bleuté
vent dans le dos
chaleur sur ma peau
10 heures
bain d’éclats de rires avec Bern
à se laisser surprendre par l’éclat des rouleaux de vagues
dans le caressant reflet du soleil
Jeudi 1 septembre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)
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