Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
17 juillet 2005
6 heures 17
Arrivée plage des Aresquiers
marée haute mer grise de brume
mangée par le ciel embrumé
tamaris chargés d’eau
galets de platitude
où est le ciel ?
mouette noire au-dessus de l’eau
mon cahier ramollit
un pêcheur a planté deux cannes
mais… c’est mon ami Loulou
je ne l’avais pas reconnu
dans la brume
elle s’éclaire
Loulou a le dessus de la main gonflé violacé
a souffert vivement toute la nuit
hier un vive lui a piqué le doigt
il faut paraît-il pisser dessus
mais c’est comme s’il avait pissé en l’air
il a alors essayé d’éteindre l’incendie
avec de la javel puis du vinaigre
Loulou est un dur …au cœur tendre
quelques tentes posées sur les galets
s’éveillent
les flots s’éclairent de gris perle
les mouettes crient
assise un instant sur les galets j’observe
comment le ciel d’eau poudré
se détache de la mer
une subtile luminosité rose poudroie
dans le poudré gris bleuté du ciel
des cannes à pêche se plantent
la mer rosit tendrement à l’horizon
bleuit à mes pieds
le sable mouillé rosit timide
fine rangée de cannes à pêche
fuyante dans l’air feutré
un discret arc rosé sur l’horizon bleuté
amorce un cercle
un pêcheur s’avance dans les flots
lance sa canne sur le soleil émergeant
rouge discret
boule totale tamisée carmin ému
éclaire de rose le ciel de poudre
je me noie dans la mer féerique
sucrée de rose liquide
le soleil se réchauffe
se découpe net à présent
sur un ciel fantôme
son discret reflet effleure l’eau
les vêtements me collent à la peau
se nappe la boule d’orange magma
le reflet chemine en zigzag sur les flots
page de mon cahier toute flasque
sable sec mouillé
sable mouillé à peine rosé
le soleil monte toujours plus net
et jaunit à vue d’œil
le ciel résiste de brume étale
un coup d’oeil arrière à l’ouest
la mer confuse
se confond encore avec le ciel
des mouettes frôlent l’eau
dansent le lever du soleil
trop intense pour être regardé
droit dans les yeux
dans mes vêtements plaqués à la peau
je n’ai ni froid ni chaud
moiteur de vendanges
le soleil blanchit
le reflet prend froid
moi aussi
mer lisse
flux rauque sur galets gris mouillé
le soleil se perd dans la brume
petit point lumineux au loin
impose un reflet
ça sent la marée
je cueille un galet dodu comme une poule d’eau
ciselée sa chair palpitante de gris
de graphisme blanc
6 heures 45
un vent léger se lève
le soleil éclaire ma feuille
rumeur de gouffre
soleil devenu lumière
son reflet s’étale sur la mer étale
les courants y font comme des lacs
lisses miroirs paisiblement ocrés
parmi les flots bleuâtres ridés
soleil halo de brume
mer diaprure
langueur du vent marin
du ciel décoloré
un éphèbe me dépasse
d’un pas athlétique
le vent forcit
tout contre les ganivelles
se nichent deux tentes dormeuses
un homme assis entre les deux
contemple la mer gris ciel
je presse le pas
là-bas dans l’apparence des arbres
vision de la cathédrale de Maguelone
La Grande Motte gommée de blanc
la tiédeur se précise en dépit du vent
le soleil haut darde sa luminosité sur les flots
le ciel reste gris clair
sur terre la Gardiole est un vaisseau fantôme
j’ôte ma chemise
pour sentir le vent sur ma peau
la brume sur la mer se dissipe
rayonnée la mer se moire de bleu et gris
je fends le souffle du vent
mêlé à la caverneuse respiration de la vague
seule sur le fin littoral de sable fluide
entre la mer et les étangs
je fais demi-tour
marche à présent dos au soleil
la mer est bleu signe particulier néant
le ciel bleu nuageux sans nuage
le sable jaunâtre trépigné
La Gardiole lourdement embrumée
le soleil commence à chauffer la peau
face à moi une famille de vacanciers
toute ensoleillée
marche allégrement dans l’eau
8 heures 30
le sable est humide partout
un homme et une femme
nus comme au premier jour
entrent dans la mer
main dans la main
baignés
de lumière
Dimanche 17 juillet 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)
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