Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Dimanche 25 septembre 2005
7 heures 45
Pourquoi c’est si beau :
la mer grise effleurée de rose
le ciel gris découpé de crêtes
en échappées de fumées roses
le sable ambre-gris
les cannes à pêche arachnéennes
tendues au ciel dans l’eau
les vagues au ralenti
la douce brise enrobée d’humidité
la voûte céleste marbrée de rose et bleu ?
les nuées roses se font nettes sur les crêtes
surlignées d’un trait de pastel lumineux
puis de feu
des lèvres rose incarnat avalent le soleil
le moutonnement du ciel descend
sur l’horizon de la mer grisée
surnage une longue anguille des abysses
cernée de feu
trois pêcheurs assis en demi-cercle dans leur fauteuil
leurs cannes à pêche alignées dans le flou
sont aux premières loges du temps
8 heures
là-haut dans la brume grise
se glisse une perle d’or
suspendues au bleu du ciel
nues pommelées ivoire
peu de vagues à la mer
apparition d’une buée de soleil
puis d’un quartier de soleil orangé
aussitôt avalé par les lèvres
rose tête de mort
un nuage de luminosité
transperce la brume laiteuse
reflet sur la mer effleuré
tout devient d’opacité pâle
juste deux traces de nues en couleur
rose tendre abricot lumineux
mer moelleuse vent chargé d’humidité
le soleil dans le nuage abricot
éclaire le nuage rose
un jeune pêcheur allongé sur la dune de galets
ses trois cannes plantées dans les galets
savoure la prise d’une belle daurade
s’évaporent les nuages colorés
effacé le subtil reflet sur la mer
8 heures 25
je suis moite de froid
ciel mou flux nonchalant
soleil disparu dans les brumes
le ciel se referme sur la dernière trace
la rose
dans la voûte du ciel
nuages blanc flous sur fond bleu
mer gris d’huître
une nuée de mouches attaque un fruit pourri
rien de visible sur l’horizon gris
sur terre massif de La Gardiole en apesanteur
première rencontre
un jogger essoufflé
a la force de répondre à mon sourire
ici le sable craque sous les pieds
les vagues sont agitées sous le vent
oh un bateau fantôme à l’horizon
et au ciel
un perlé jaune paille à la place du soleil !
le vent forcit
j’ai les doigts engourdis
8 heures 48
je me sens mouillée de froid
le vent ne parvient pas à me sécher
le perlé s’est déployé
y luit une perle satinée de blanc
aussitôt évanouie
reflet invisible
tout est gris
9 heures 16
le vent ralentit mon pas
je fais une pause en direction des étangs
traversée d’une étendue de sable
tapissée de larges galets plats ponceux
on dirait des maquettes
de sculptures d’Henry Moore
sur les étangs tout est humide stagnant
et plein de cris d’oiseaux
fines aigrettes en lisière de buissons
flamants roses alignés comme pour la parade
mouettes virevoltantes
bruit d’hélicoptère invisible
les hautes herbes commencent à jaunir
cathédrale de Maguelone
dans un brouillard d’arbres
ciel dilaté de brume
retour à la rumeur de la mer
entend-t-il la mer le vététiste sous son casque ?
j’ajuste mon chapeau protège vent
9 heures 34
je fais demi-tour à l’arbre allongé
demi enterré noyé dans le sable du rivage
je reçois le vent dans le dos
et la sensation de chaleur
revient le vététiste le long de l’eau
se plante dans un gendarme couché de coquilles
la mer gris acier roule placide
de glissade en glissade
une impression vert turquoise
monte des profondeurs
des bateaux et un grand voilier fantôme
glissent à l’horizon de brume blanche
une mouette survole lentement les flots
le soleil sort sans se montrer
le ciel est tout baigné de brume
un autre grand voilier
défile dans le sillage du premier
la brume s’illumine
je mets les lunettes de soleil
10 heures
mais je rêve… un grand voilier glisse
en sens contraire des deux autres
….. c’était un mirage
il n’y avait qu’un seul voilier !
me désoriente la brume
dans la voûte du ciel au-dessus de la mer
s’ouvrent des blocs de neige sur un soleil-lune
défilant derrière un écran d’ambre bleuté
se referme le glacier de nuages sur le blanc soleil
et ce bruit sourd de tonnerre à intervalle régulier
semblant monter du gouffre de la mer
qu’est-ce que c’est ?
un coup de soleil
réchauffe le sable au loin
sur la mer sautille le reflet
vite
nus les pieds dans l’eau transparente
se faire prendre les chevilles
par le tourbillon
des vagues
Dimanche 25 septembre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)
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