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Degas et le papier-calque : introduction



Question de Jacqueline, 11 janvier 2007

j’ai visité votre site il y a quelques temps et je me souvenais de cette phrase : « Degas travaillait beaucoup par fixation successive de couches, .…. ce qui lui permettait par exemple d’utiliser le papier calque comme support »
Hélas je ne la retrouve plus sur votre site, pouvez-vous m’en dire plus sur la technique du papier calque, cela m’intrigue, sachant que pour le pastel, il est nécessaire d’avoir un support qui accroche.

En fin de carrière, à partir des années 1890, Degas se passionne pour le papier-calque en tant que matériau d’expérimentation et support pour le fusain et le pastel.

Voici le plan d’une approche des créations sur calque de Degas :

Degas et le papier-calque (1)

BIBLIOGRAPHIE

« Les pastels de Degas » par Anne F. Maheux, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa, 1988

« Beyond Impressionism » de Richard Kendall, National Gallery publications, London in association with the Art Institute of Chicago, distributed by Yale University Press, 1996

« Degas, les Nus » de Richard Thomson chez Nathan, 1988


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Pastel à l’huile : technique mixte

Ici la pâte du bâtonnet de pastel à l’huile s’unit à d’autres médiums.

Ci-dessus « Fritillaire », pastel à l’huile de Céline Lopez peint d’après la photo ci-dessous prise par l’artiste

A noter le traitement raffiné du pastel traité en technique mixte

Matériau utilisé : bâtonnets de pastel à l’huile Jumbo 55, papier à dessin Canson blanc, essence F que l’on trouve en droguerie. Cette essence dilue instantanément le pastel, s’évapore rapidement et ne laisse pas de trace grasse.

Dilution

Cheminées de fée, pastel à l’huile de Liliane (Cliquer sur l’image pour l’agrandir)


Le pastel à l’huile de Liliane confirme qu’il faut aller au-delà des théories en peinture car la pratique du peintre est capable de les déjouer toutes. La technique est toujours dépassée par la créativité !

ML Joffre :
« Cheminées de fée » pastel gorgé de rouge m’enchante. J’y retrouve ce qui caractérise votre peinture : gaîté de la couleur, imaginaire graphique, curiosité d’esprit. Un médaillon incrusté comme une fresque d’ombre bleue fait résonner la paroi rouge de la roche.

Je pense que ce matériau rapide, aux couleurs crémeuses, pratique pour les croquis sur le motif, vous conviendra. C’est un peu la peinture à l’huile sensuelle, directe du bout des doigts et sans palette.

Liliane :
Je suis très contente de vos commentaires sur mon pastel à l’huile : en fait j’avais commencé à vouloir copier une photographie de montagnes, puis comme je ne connaissais pas la technique du pastel à l’huile, j’y ai passé du white avec un pinceau, j’ai aussi estompé au doigt, et comme je n’arrivais pas à faire ce que je voulais, je me suis amusée à faire n’importe quoi pour essayer de trouver quelque chose qui ressemble à quelque chose !!!! Puis le lendemain en regardant le résultat, je me suis dit que ce n’était pas si mal, que la montagne semblait très éclairée par une lumière qui viendrait du côté droit, et qu’elle ressortait bien. Les couleurs me plaisent.

Le pastel à l’huile se dilue avec les médiums traditionnels de la peinture à l’huile. Par exemple l’essence de térébenthine, le white spirit, certains vernis à peindre, l’huile de lin…

L’outil à peindre peut être une brosse mais aussi tout accessoire improvisé : chiffon, éponge, coton tige etc.

La couleur fluidifiée s’étale facilement, et sans coulures. Cependant elle a perdu de sa superbe ; elle manque de consistance et l’essence a tendance à la faire grisailler.

En revanche, la texture ténue de la couleur diluée se prête aux nuances subtiles.

Sur un fond dilué, les tracés au bâtonnet paraissent luxuriants. On peut ainsi jouer sur des contrastes de matière : brillance-matité, onctuosité-légèreté, et sur des contrastes de couleurs également.

Pour des contrastes de matière ton sur ton, peindre en monochromie. Utiliser le même coloris en dilution et en tracé au bâtonnet sur le lavis.


3 échantillons sur papier bristol (ill. ML Joffre, cliquer sur l’image pour l’agrandir)

3 sous-couches de pastel à l’huile noir, dilué à l’huile. Ces sous-couches ont terni et sont devenues très douces. Tracés par-dessus aux bâtonnets noir et blanc

Si le papier est choisi en tant que support, l’isoler au préalable à l’aide d’une base de peinture maigre : aquarelle, gouache, acrylique… afin de prévenir une éventuelle diffusion du gras dans les fibres du papier.

Une diffusion grasse cependant a la particularité de procurer au papier une texture translucide comme du parchemin.

Le pastel une fois étalé au bâtonnet peut être allégé par endroits à l’aide du pinceau mouillé d’un diluant.

Rehaut

Le pastel à l’huile se prête aux rehauts. Sa matière onctueuse, son riche pouvoir colorant favorisent aussi bien le graphisme que l’estompe.

Un simple tracé graphique au pastel à l’huile a de la présence, et sa texture moelleuse rehausse chaleureusement le caractère d’une œuvre, dessin, gravure, photo, poterie d’argile…

Feuille à l’encre de Chine (ill. ML Joffre, cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Feuille d’arbre dessinée à l’encre de Chine et au calame sur traces de graphite et lavis d’encre. Support : papier dessin vergé Sennelier.

Du pastel à l’huile jaune a été utilisé en rehaut de trois façons dans la partie basse de la feuille :
– à droite aplat de pastel à peine estompé. A noter que le jaune sur le lavis d’encre, lui donne une tonalité chaude
– à gauche, des lignes tracées très légèrement au bâtonnet sur le lavis d’encre ont la texture d’un voile aux tonalités vert moutarde
– au centre, une ligne verticale tracée au bâtonnet en deux passages superposés, prend du relief grâce à l’épaisseur double du trait au bâtonnet ainsi qu’au contraste avec le trait noir à l’encre de Chine dont le relief est plat

Recyclage :
Utilisé sur un fond de peinture déjà travaillé, lisse ou rugueux ou sur un collage par exemple, le pastel à l’huile prodigue luminosité, sensualité, éclat à l’œuvre ainsi réhabilitée.

Mixité

Le pastel à l’huile est assez réfractaire à la mixité avec d’autres médiums.

Respecter la règle du gras sur maigre en superpositions. – toujours étaler une couche grasse sur une couche moins grasse – et non l’inverse, à moins de souhaiter que les couches du fond remontent à la surface. En effet, une mixité contrariée peut donner des effets inespérés !

Exemple de progression de montée en puissance du gras : commencer le travail sur une base à l’acrylique ou à l’encre. Puis peindre par-dessus au pastel à l’huile dilué à l’essence de térébenthine et terminer par des rehauts de pastel à l’huile en direct du bâtonnet.

La peinture à l’huile n’accroche pas sur le pastel à l’huile, mais en revanche le pastel à l’huile peut couvrir la peinture à l’huile.

Le pastel à l’huile a la faculté de recouvrir toute sorte de peinture et dessin moins gras que lui : tempera, aquarelle, acrylique, encre etc.

Dans ce cas de figure il arrive souvent que la pâte ductile du pastel laisse transparaître le relief des dessous et également des rémanences de dessin ou de couleur, ce qui enrichit la matière.

Le pastel à l’huile accepte bien la peinture à l’encaustique, à cause du mélange harmonieux des couches de cire entre elles.

Les techniques sèches comme les craies, le pastel sec, le fusain ne font, en théorie, pas bon ménage avec le pastel à l’huile qui a tendance à lubrifier la poudre de ces matériaux.

Toutefois un rapprochement peut donner de bonnes surprises. Essayer de sertir de pastel à l’huile une surface au pastel sec. Un peu de gras ira lustrer la poudre éthérée du pastel sec à la frontière des deux matériaux et mettra d’autant en valeur la fine poudre non mêlée, restée mate. Par ailleurs, le relief onctueusement lourd du pastel à l’huile fera un beau contraste avec la subtilité vaporeuse de la poudre du pastel sec.

Ci-dessous une oeuvre de Cy Twombly

Reproduction extraite du magazine Beaux Arts Collection, « Collection Lambert en Avignon »

Cy Twombly

« Nimphidia », 1982, peinture à l’huile, pastel et stylo sur papier, 100 x 70 cm

Loisirs artistiques

Inciser
Dans la couche tendre de pastel à l’huile, des incisions ou autre gravure peuvent aisément être pratiquées. Par exemple des sillons tracés à la mine graphite dans la couche de couleur, donneront des effets émaillés, cloisonnés d’argent.

Sculpter
Le pastel à l’huile, grâce à la cire, devient malléable à la chaleur. A l’aide d’un couteau à peindre, chauffé au préalable, ramollir la pâte pour la modeler.

Ornementation du matériau
Intégrer à la pâte tiédie tout matériau stable : pigments, sable, éclats de verre, métal….

Conclusion

Spécificité du Pastel à l’huile

L’artiste risque de se trouver un peu démuni face à l’opulence de la texture du bâtonnet. Comment va-t-il concilier la richesse toute offerte du matériau avec les exigences de ses propres nécessités existentielles ?

Autant de perceptions que d’artistes !

Utiliser le matériau de façon rudimentaire, dans des compositions simples, limpides, est une façon de préserver les qualités de brillance crémeuse des couleurs… cf. les dessins (technique mixte) de Henry Moore ci-dessous.

Henry Moore (The Henry Moore Foundation) reproduction extraite du livre “Henry Moore, l’expression première”, Musée des Beaux-Arts de Nantes
Page de carnet 1961-1962 : Deux figures allongées 29,2 x 24,2 cm
Mine de plomb, pastel à l’huile, pastel, lavis d’aquarelle, plume, craie

Le pastel à l’huile a beaucoup d’atouts en tant que technique de la ligne, du dessin. Le trait est rapide, nourri dès l’étalement initial. En fait, ce matériau correspond bien au vœu de Picasso qui souhaitait l’équivalent d’une craie pratique, à la belle texture, pouvant s’appliquer sur supports variés (bois, papier, toile, métal etc.)

A noter que le pastel à l’huile est un médium idéal pour dessiner ou peindre en extérieur sur le motif.

Côté pictural, le matériau tout préparé avant de commencer à peindre favorise le peintre conceptuel mais moins le matiériste qui aime inventer, fabriquer, modeler ses teintes. Le travail de l’art du pastel à l’huile consiste notamment à déjouer les difficultés de l’étalement des couleurs. Ainsi, d’autres techniques, que l’artiste aura à générer, peuvent venir consolider la couche de pastel, la sertir, en capter l’intensité.

Les belles productions picturales au pastel à l’huile, présentées sur Internet, sembleraient prouver que les artistes seront toujours là pour forger le matériau dans l’insoupçonnable !

Œuvre ci-contre de Jacques Rivière
Pastel à l’huile, crayon lithographique, acrylique
sur papier aquarelle,
format 50 x 70 cm


Le pastel à l’huile est aussi un médium aux capacités multiples pour les loisirs.

En outre, le bâtonnet a les caractéristiques d’un outil ludique qui se prête bien à l’expression des enfants ; tendre, pas cassant, non volatile, maniable, rapide, couleurs intenses, bonne accroche au support… Choisir des pastels garantis non toxiques.

On peut même dessiner sous l’eau avec ce bâtonnet ! Une planchette en laminé blanc plongée dans une bassine d’eau, quelques bâtonnets de pastel à l’huile et le bonheur pour un petit enfant de faire naître un dessin magique !

Enfin, comme tout pastel, le pastel a l’huile est délicat à conserver. Lui, ne sèche pas à cœur. Sur ce point néanmoins on n’a pas encore assez de recul sur l’évolution de la couche picturale dans le temps pour se faire une opinion objective.

Ceux qui apprécient le mode d’application gestuel du bâtonnet de pastel à l’huile (oil pastel) mais qui en trouveraient le travail au pinceau un peu limité, peuvent expérimenter les bâtonnets de peinture à l’huile. (oil stick)


Liens sur le pastel à l’huile :

http://www.oilpastelsociety.com/
dessins d’enfants :
http://rondeartbre.blogspot.com/2007/05/ronde-dartbre-3.html

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Pastel à l’huile : technique directe

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Tout comme le pastel sec, le pastel à l’huile peut se travailler de maintes façons. A partir de deux conceptions de base : en technique directe, on utilise le bâtonnet comme une craie, en technique mixte on intègre la couleur du pastel à d’autres médiums.

En technique directe la couleur s’applique directement sur le support à l’aide du bâtonnet utilisé sur la pointe, ou la tranche

Le bâtonnet étant le prolongement de la main, il se crée une intimité avec le support. L’influx de l’émotion qui passe par les doigts est instantanément transcrit sur le support sans déperdition de tension.

Dans la peinture, et notamment la peinture à l’huile, la brosse, la palette, imposent une distance avec le support. Par ailleurs, le fait de concocter ses couleurs comme il l’entend, autorise le peintre à l’huile à une réflexion et des spéculations sur le travail à venir. Avec le pastel à l’huile et ses couleurs prêtes à l’emploi, l’artiste navigue à vue !

Caractéristiques des couleurs prêtes à l’emploi
Le bâtonnet de pastel ne sèche jamais et reste ainsi toujours disponible. Point d’interruption pour recharger son arme !

Les couleurs toujours prêtes permettent à l’artiste de rester au contact de l’actualité de son œuvre en construction, de se concentrer sur l’urgence de peindre, d’être proche des sensations, de vivre son œuvre au présent sans schéma préconçu, d’y être immergé.

La gourmandise des couleurs offertes est source de motivation chez certains. Chez d’autres, qui aiment soigneusement préparer leurs couleurs ce sera une frustration de devoir s’adapter aux couleurs imposées.

La couleur, utilisée sporadiquement, pour le dessin, ou en rehauts, a beaucoup d’impact. Le pastel à l’huile valorise l’expression spontanée.

La commodité d’emploi, alliée à la richesse de la gamme de couleurs font du pastel à l’huile un excellent médium pour dessiner ou peindre en extérieur sur le motif.

Application de la couleur
Très peu de pastel suffit. La couleur est « communicative ».

Profils rouge

Matériel : un bâtonnet rouge, un bâtonnet jaune. Support tombé sous la main : papier blanc à imprimante, bien que léger de grammage, suffisant pour un sketch

Le dessin des deux profils est exécuté au trait à l’aide du bâtonnet rouge
Entre les deux profils s’est ainsi creusé un espace

Le bâtonnet jaune est utilisé en aller-retour dans l’espace entre les profils

Dans la partie haute de l’espace, à l’aide du bâtonnet jaune un va-et-vient est exécuté entre les deux lignes rouges. Chaque fois que le bâtonnet jaune a un peu heurté du rouge, il l’a véhiculé et les deux couleurs se sont mêlées ; ainsi le jaune prend des tonalités chaudes

Dans la partie basse de l’espace, le rouge est dominant car les va-et-vient du bâtonnet de jaune entre les lignes rouges ont été plus insistants et des particules de rouge ont bien adhéré au bâtonnet jaune

Caractéristiques de l’étalement des couleurs : maniabilité du matériau, rapidité d’exécution, texture feutrée et crémeuse, couleurs agglutinantes

Le bâtonnet glisse sur le support, la couleur s’étale facilement et colle au support sans bavure ; elle obéit exactement au geste sans déborder.

Selon le support choisi, l’application de la couleur sera plus ou moins homogène. Ainsi, sur un support à relief, le pastel ne sera pas étalé uniformément.

Une trace légère laisse apparaître, comme à travers maille, des éclats de couleurs des dessous. Si les dessous sont clairs, remontera à la surface de la couche de peinture un scintillement de clarté.

Il est préférable d’étaler la couleur légèrement. Une couche trop épaisse devient statique. En outre, l’huile et la cire ne séchant pas, une humidité sera maintenue au cœur de l’œuvre.

Il est malaisé d’effacer une couche épaisse, que ce soit par grattage ou à l’essence. Toutefois on peut prendre le parti précisément d’intégrer les cicatrices de la surface altérée à la composition de l’œuvre.

Superposition
Les superpositions de couches au pastel à l’huile sont limitées, deux ou trois grand maximum, sinon les couleurs se brouillent et la matière se fige.

Le mélange des couleurs sur le support est pâteux, et des pelures se forment. Ces particularités sont dues à l’inertie étanche de la cire. Alors que dans la peinture à l’huile, le mélange docile des couleurs et les superpositions sont pratiquement illimités.

La quasi-impossibilité de la mixité des couleurs est une des caractéristiques du pastel en général. Le pastel sec à cause de la volatilité de la poudre qui n’adhère pas bien au support, le pastel à l’huile, à cause de sa consistance légèrement poisseuse qui fait avorter les superpositions.

La couche définitive du pastel à l’huile ne devrait pas être épaisse idéalement ! Mais peindre est le contraire d’idéaliser, et l’artiste trouvera toujours le moyen d’arriver à ses fins s’il souhaite travailler en épaisseur !
Improviser, aller de l’avant sans craindre de se tromper est toujours bénéfique, l’erreur étant source de découverte.

Pour compenser l’inaptitude au mélange des couleurs, les bâtonnets de pastel existent en une très large gamme de nuances.

L’artiste peut jouer aussi sur des effets d’optique : aplat, graphisme, estompe … pour pallier la difficulté du mélange des coloris.

Aplat
Un aplat est une teinte étalée sur le support de façon uniforme. L’aplat peut recouvrir rapidement une grande surface.

Des aplats de pastel à l’huile, sur un fond blanc, juxtaposés par contrastes simultanés (deux couleurs proches, un bleu et un vert par exemple) ou complémentaires (un bleu et un orangé par exemple), peuvent s’éclairer comme des vitraux !

Ci-dessous un aplat sur une grande surface :
œuvre de Richard Serra.
Reproduction extraite du magazine Beaux Arts Collection, « Collection Lambert en Avignon »

Richard Serra, « Japico II », 1990, pastel à l’huile sur papier, 225 x 185 cm

Graphisme
Toute ligne, toute écriture est exaltée par le pastel à l’huile.

Tracer des traits fins : stries, croisillons, pointillés en réseau de lignes qui laissent filtrer la lumière en provenance du support.
Par exemple sur papier blanc légèrement rugueux, des lignes bleu, croisées de lignes rouge et jaune sur le fond limpide du papier prennent une texture chaude de laine.
Si les lignes sont enchevêtrées jusqu’à ne plus percevoir la clarté du support blanc, la matière devient précieuse comme de la soie.

Estompe
Estomper le pastel sec demande du doigté. Le doigt tout de sensibilité effleure délicatement la poudre et aussitôt naît un halo mystérieux, qui serait détruit sous l’effet d’un estompage trop insistant.

Estomper le pastel à l’huile au contraire demande de la vigueur. Le pastel adhérant bien au support, est lourd à drainer, le doigt colle au matériau et peine. Des amas, comme des peaux, parfois se forment dans la couche de peinture. La couleur déteint sur les doigts !

Un estompage énergique convient au pastel à l’huile. Essayer d’estomper à l’aide d’une brosse dure, d’un chiffon… Ce procédé feutre la couleur, l’éclaircit, ainsi la matière devient subtile, douce, mate.

tache bleue et estompe

Sur une feuille de papier dessin blanc à grain un aplat épais de couleur bleu est étalé

La moitié droite de l’aplat est estompée fermement au chiffon. Sous l’estompe, le bleu dense original a pâli et donné des tonalités d’aquarelle. La matière granuleuse de verre dépoli est due au relief du support

Avec le reliquat de couleur bleu resté sur le chiffon lors de l’estompage, un essuyage du support blanc en prolongement de la partie estompée fait naître des dégradés délicats

Sur une surface ainsi transformée en un voile mat, des traits brillants de la même couleur bleu, tracés au bâtonnet, feraient des contrastes de matière ton sur ton


(Illustrations ML Joffre, sauf mention contraire)

A suivre Pastel à l’huile : technique mixte

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