Archives mensuelles : juin 2010

La marée noire, encres et poèmes

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Publication de 9 encres de la série  La marée noire en résonance avec 9 poèmes, sur le site La poésie que j’aime 
« Petite suite de poèmes noirs » de Annie Devergnas-Dieumegard, mai 2006
Dessins à l’encre de Chine de Marie-Lydie Joffre, janvier 2003, format 12,5 x 16,5 cm

ange de poussière
vers quel espace encore vierge
t’envoles-tu ?
car ton ombre granuleuse
déjà souille
les marges du temps

dune sur dune
les pistes s’entrecroisent
mais les navigateurs du désert
ont disparu dans la poussière
depuis tant de lunes
et le ciel s’est solidifié

A suivre sur… La poésie que j’aime

Pour un complément d’encres sur La Marée noire, voir les albums
Album Picasa 1
Album Picasa 2

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Commentaires sur un pastel de Liliane

                                                    

La jungle, pastel de Liliane

Liliane :

J’ai ressorti un ancien pastel que j’avais créé pour une expo sur le thème de la jungle, je ne le trouvais pas formidable, mais je viens de voir sur le magazine « Match » un article sur « chercheurs d’art » : il y a un peintre qui a fait un tableau sur la jungle c’est Mostyn Owen 2009 voir : http://www.polad-hardouin.com/
Son tableau est « tagereste » 0rlando. Cela m’a fait me souvenir que j’avais fait ce petit pastel sur la jungle et qu’après tout, il n’était peut-être pas si mal. Il est réalisé sur un papier Canson vert foncé 24 x 32

Marie-Lydie Joffre :

Comme une illustration de livre pour enfant…

Pastel plein de gaieté vert aquarium, traversée d’une rivière en diagonale ponctuée de cinq bouquets de fruits rouges, et voilà que les saveurs de l’enfance enfouies comme oeufs de Pâques au jardin des mystères, remontent aussitôt à la surface de l’eau.

La souplesse, la tendresse, le velouté des textures du pastel s’exercent ici. Très peu de poudre semée. Regardez le pastel respirer lorsque la couleur vert olive du support papier transparaît aux endroits réservés. Il faut si peu de pulpeuse poudre pour dire beaucoup !

La couleur estompée, quant à elle, joue des sonorités moites de la poudre transformée sous la glissade des doigts, et contraste avec les tonalités vivaces du pigment non altéré.

A droite, dans la partie ombrée, des réseaux au pastel noir laissent deviner la couleur estompée du fond à travers maille. Un frottis délicat d’arabesques vert tendre auréolé d’un reflet bleu d’eau, joue les complémentaires avec une traînée de terre rose enfouie dans le noir laquelle engendre un rameau de fruits rouge épaissi de clarté. Toutes teintes d’autant plus lumineuses qu’elles sont ceinturées de sombre. Une lumière de sous-bois posée sur le fond délicatement estompé, semble tracée aux rayons arachnéens sortis de la tranche du bâtonnet de pastel.

Contrastes de matière gourmands. Touches fraîches rouge fraise, rose bonbon, rouge orangé, tentations que ces baies essaimées dans les coins sombres ! Pendue à l’arbre, une grappe fruitée, sorte d’hippocampe vermillon, frottée en épaisseur fait penser aux fonds marins. Une pointe de jaune soufre prend feu auprès de la sombre bûche qui prend l’eau. Mystère que cette bûche dont on aurait taillé sommairement une sorte de Christ qui semble reposer en lévitation sur l’eau ! Une plante mauve carnivore s’apprête à se désaltérer à la rivière, sous le regard du petit oiseau haut perché dans les méandres d’enroulements habités de figures totémiques ; et l’évocation de la barque déjà propulsée vers d’autres contrées ouvre au rêve le confinement de jungle.

Exploration du pastel dans une gamme ludique de tracés, de stries massives en volutes dansantes, d’aplats feutrés de secrets pollens en envolées de feuilles, point de fuite de la subtile poudre (angle en haut à gauche)

liliane.peint@orange.fr

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Centaure, Roman de Valéry Meynadier

Publication en mai 2010 de Centaure, roman de Valéry Meynadier, aux Editions Chèvre feuille étoilée, dans la collection : les chants de Nidaba

Illustration de la couverture du roman : Marie-Lydie Joffre. Blessure, encre de Chine et sanguine sur papier, 25 x 32 cm, fév 2000

Rarement texte évoque avec autant de force la violence inouïe que peut subir une femme, des femmes. Rarement évocation du viol et de la prostitution fut aussi douloureusement, aussi intimement écrite et pourtant renvoyant sans cesse à des faits réels. À force d’écrire, le réel nous prend en otage. Nous ne serons jamais quittes du réel ; il dépassera toujours la fiction… écrivait un jour Valéry Meynadier. Elle reste fidèle à cette idée dans ce romandocument.

Un style d’une folle audace pour dire ce qui fut, ce qui transperce le temps, revient en boomerang dans l’Aujourd’hui pour raconter la vie de Centaure ; Centaure l’intraitable femme-soeur qui n’oublie ni ses blessures, ni ses colères, ni ses révoltes. Centaure, l’indépassable symbole de la déchirure de l’être, de la meurtrissure des corps. Centaure, foudroyante de beauté et de refus interpelle nos tranquillités et nos oublis. Ce texte est d’une extrême densité et peut se permettre une écriture baroque, lyrique qui métamorphose notre univers le plus proche comme le plus lointain.

Valéry Meynadier est écrivaine. Elle a notamment publié un roman Ma mère toute bue chez Chèvre Feuille étoilée, 2007 ; un livre de poèmes et photographies Présent défendu, Villa des cent regards,2009 ; de très nombreuses nouvelles dont certaines furent couronnées par le prix Forum Femmes Méditerranée en 2008.

http://www.chevre-feuille.fr/collection-les-chants-de-nidaba/

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