Notes de Françoise Renaud, préliminaires à un de ses romans, Nu_Arbre, encre de Marie-Lydie Joffre

Une vie de rien. Une vie de fille puis de femme mariée — comme ça qu’elle se décrit —, en proie pourtant à une sensibilité extrême, peau quasi écorchée puisque le moindre contact ou la moindre lumière la bouleverse. Ça se voit à ses lèvres et à ses mains. Aussi dans ses yeux dont la membrane brille et tremble comme s’ils avaient de la fièvre, du coup les gens autour d’elle se demandent ce qu’elle a, si elle est malade ou quoi, cette ombre infiniment légère, néanmoins réelle, qui colore la sa joue un bref instant puis disparait. Cette fragilité. Cette chose qu’elle aurait en plus, elle en particulier — ou alors en moins, personne ne pourrait se prononcer là-dessus —, une sorte de contrôle qu’elle aurait perdu ou bien qu’elle n’aurait jamais eu sur ses émotions qui l’entraîne à frémir ou pâlir pour un rien, et même déjà quand elle était jeune.

Ses parents incriminaient son imagination qui travaillait sans répit, courait et flambait à propos de n’importe quoi. Et encore aujourd’hui, et c’est comme ça qu’elle est devenue capable de voir plus loin et plus profond dans le cœur des gens même si elle a parfois du mal à supporter ses visions.

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notes de préparation pour L’Autre versant du monde

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