Exposition
dessins, peintures, gravures de
Michel Puech
du 16 au 25 septembre 2016
Chapelle des Pénitents, 34660 Cournonterral
Exil. Peinture à l’huile sur toile 90x70cm, juillet 2014
Michel Puech, peintre et graveur, est inspiré par l’art informel et l’estampe. Jaillissante de lyrisme, pourtant toute en retenue, sa peinture ! Animée de circonvolutions, pourtant rigoureuse, sa gravure ! Les deux expressions artistiques entrant en résonance via la passion de l’artiste pour les lignes du dessin.
La peinture d’une apparition de fleur extra terrestre, voilée de soie aux couleurs d’états d’âme, ondoie d’effervescence sur un fond aquatique. Au coeur du fourreau, torturé en douceur d’allégories oniriques, une trouée de ciel limpide comme un lac de montagne, aimante la curiosité d’un petit peuple larvaire et de flammes d’oiseaux d’eau douce, autour du point de fuite.
La chair de la corolle se drape d’un plissé coquille aux célestes nuances pastel. Dans les ondulants sillons des draperies, éclosent des métamorphoses organiques : cascades de carcasses d’oiseaux, coulures de monstres embryonnaires, larmes secrètes, perles d’yeux, efflorescences d’humeurs, lamentations de pénitents gisants, déchirures… On est ici dans les flux intimes de la vie, au plus près du trouble de la touche de peinture fondée sur les méandres de l’inconscient, au profond de la sensibilité, dans un espace de spiritualité.
Galère de l’imaginaire. Dessin au pinceau et encre de Chine sur toile, 80x80cm, mars-avril 2015
Voici le dessin d’un voilier baroque, réalisé au pinceau et à l’encre de Chine sur une toile à peindre. Un solide graphisme sous-tend la grâce tout en courbes des souffles du pinceau propulsé d’encre de Chine. Exubérance du vent dans les voiles, et toute une mythologie de l’imaginaire dans la subtilité des décorations dont certaines paraissent éraflées à la plume d’oiseau.
Galère de l’imaginaire Mirage en partance pour l’exil ? Le ciel broie du noir, souligne d’une arabesque transversale l’apesanteur fantomatique du vaisseau. Parmi les voiles boursoufflées, une vigie en proue fait le gué. En poupe, un sarcophage ? Des formes d’oiseaux, de feuilles, virevoltent, tandis qu’un spectacle de contes se déroule sur le pont en scène de théâtre, garni de bas-reliefs chimériques.
La trouée noire de nuit, au centre de l’oeuvre, ouverture symbolique souvent réitérée dans le travail de l’artiste, serait-ce la trace visionnaire d’un oeil énuclée ? Ici, elle est scandée de fils arachnéens où s’accroche un soleil cramoisi qu’un aigle ose fixer. Des gouttes de sang rejaillissent dans les ornements du décor. On navigue dans le monde des ombres, immergé dans l’esprit de l’encre, si près des actes de l’écriture !
Ce dessin ouvre la voie à la mutation du graphisme dans les récents dessins à l’encre de Chine de l’artiste. Les massives cathédrales de lacis amoureux, semblent peu à peu se dénouer de la matière, prendre leur envol pour ressurgir sous forme d’ellipses fuselées, soyeuses, exacerbées d’aiguillons en becs d’oiseaux, cris aigus intériorisés vibrant à la blanche clarté du support sous la danse des lignes en liberté.
L’art de Michel Puech est de la nature de l’esprit, texturé de l’indéfini sans cesse renouvelé de la poésie.
Marie-Lydie Joffre
août 2016
Sélection d’oeuvres de Michel Puech sur le site : http://michelpuechloeilagite.jimdo.com/