Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 22 septembre 2005
7 heures 31
Arrêt au bois des Aresquiers
sans crier gare
jaillit le soleil d’une brume bleuâtre
boule de feu coquelicot
les parcelles d’étangs bordées de sansouire
lui tendent leurs miroirs silencieux
lustrés de gris mauve
glissent des ombres d’oiseaux d’eau sur l’onde lisse
le gris mauve se teinte vermillon
se teinte cuivre jaune
un morceau de soleil rouge s’y reflète
les oiseaux s’envolent au bruit de ma portière
se posent plus loin sur l’onde bleutée
7 heures 35
ça y est plonge dans l’eau le soleil
devenu boule orangée d’or
argente l’eau d’éblouissement
l’étang se moire de raies
mauve blanc et gris argenté
y tracent les oiseaux des sillages
bruit de la mer assourdi de brume
un seul pêcheur sur la plage
avec sa brise et son reflet sur la mer
un froid humide me transperce
j’ai les doigts glacés
kway et gilet de laine en cache col
au loin trois cannes à pêche
ponctuent la mer
ciel bleu faible en arrière
une demi-lune s’y délite
la grande dune de galets gris
ourlée de galets mouillés
se profile sur le soleil bien ancré
8 heures 8
couché sur les galets en pente
presque totalement effeuillé
racines emmêlées rouge henné
gît l’un des « Quatre arbres »
peints par Egon Schiele
mes oreilles fendent le vent
le vide
le vide et le vent abondants de la mer
sous mes pieds crissent les coquilles
beige gris noir blanc
petits galets comme des dragées
léchés par la vague jamais fatiguée
je transpire sous mon kway
mais de vent frais je suis cernée
horizon plat de vapeur jaunie
mer bleu tranchant
8 heures 27
déboulent dans mon dos
deux chevaux au galop
montés de jeunes cavalières
déjà au loin
se perdent dans le sable
sable tendre
coussins de coquilles brisées
dressés par le flux
de retour les chevaux
au galop dans la mer
font des vagues d’écume
sortent de l’eau
trépignent
foncent sur moi
un cheval craint l’eau
moi le coup de sabot
les deux chevaux pénètrent de front la mer
semblent à présent trotter dans l’eau
se perdent dans les flots
8 heures 43
une joggeuse arrive en face
au rythme de fruits bercés
inscrites sur le rivage
vagues de coquilles et galets
ici les chevaux sont passés
ont creusé le sable de leurs fers
là les chevaux ont fait demi-tour
le sable sec en est tout retourné
dans l’eau une méduse morte
paraît vivante
champ de sable aux troncs d’arbres migrateurs
9 heures 8
le soleil n’est pas encore chaud sur ma peau
essaimés sur la plage
un tronc d’arbre dauphin à ailerons de sable
cet autre sur ses ergots de piques saillantes
escargot de mer géant
alignement de branchettes festonné par la marée
brume jaunâtre sur le Pic St Loup et Montpellier
9 heures 22
je rebrousse chemin pieds nus dans l’eau
la chaleur s’installe
je prends un bain de lait
dans la mer bleu pâle
parmi les éclats de soleil flotté
Jeudi 22 septembre 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)
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