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La mer se grise de gris

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 18 août 2005

6 heures 55

Arrivée plage des Aresquiers
par un temps « marinas »
le vent souffle de la mer
tout est grisaille
mais la mer n’est pas démontée

ciel pâle de nuages tendres
posé sur l’horizon un voile de brume
galonné de tracés rose et jaune

le soleil dissimulé dans la brume
envoie du rose abricot moutonner
dans les nuées grises
deux mouettes se poursuivent dans les nuages

la mer a des luisances d’étain
la brume du soleil poudroie rose pastel
humide le souffle du vent
ciel en féerie de nuages illuminés

7 heures 8

la boule rouge
à demi nette dans l’estompe rose
la chauffe de vapeur
monte la boule dans la brume
puis se fait arrêter par un nuage dense

elle en émerge en feu en larguant
une zébrure de cuivre ruisselante
sur la mer juste à mes pieds
une strie argentée sur l’horizon
et un abondant reflet sur les eaux

7 heures 15

la crête de l’écume se veloute
la strie argentée se dore
sous l’insoutenable clarté solaire
j’ai froid d’humidité
le soleil à l’ombre d’une branche de nues
éclaire d’orangé la vaporeuse brume

le reflet chauffe l’argenture des flots
puis la refroidit
profond est le soleil d’eau
enfoui dans le sable du rivage
les dernières nues s’atténuent
sous robe diaphane

ciel partagé
sur l’horizon voile de vapeur tremblée
au-dessus épais rideau ardoise
soleil en rapide ascension

tout se couvre
le soleil vient d’être avalé par le rideau

la mer privée de reflets se teinte bleuâtre
lumière tamisée sourd du soleil éclipsé
le sable est blond grisâtre
je frissonne au vent
j’ai les mains mouillées
valse une nuée de mouettes
puis se pose sur le sable

7 heures 40

plus de soleil visible depuis un moment
que douceur de ciel et d’eau
mouettes noires et mouettes blanches
picorent dans le sable
comme c’est bizarre
elles ressemblent à des pigeons !
décollent à mon arrivée
se posent plus loin

la mer est pleine et plate et tendre
le soleil intérieur diffuse des rayons fumée
dans la buée rose de gris de brume
gris tourterelle est la mer
à l’endroit du reflet invisible

s’envolent les mouettes je les ai dérangées
envol vers la mer retour vers la plage
retour preste à la mer
en un claquement de voile au vent
juste par-dessus ma tête

je suis dans du coton
gris gorge de pigeon

la plage est déserte
seules rencontres depuis l’arrivée
un pêcheur pêchant
un groupe d’adolescents gantés
munis de grands sacs plastique
pour le ramassage
des détritus sur la plage
plus loin un jogger…

7 heures 53

des chants d’oiseaux retentissent
le jour s’éclaire
mais le ciel à l’unisson de gris persiste
serait-ce des cigales que j’entends dans les dunes ?
bizarres mes sensations dans les brumes !

la mer claque de clameurs
oyats et dunes grises se figent de blanc
gris graphite le sable de la grève
la brume se grise de bleu

8 heures 8

une barque au lustre de gondole
fend la mer en direction de l’est
la mer est un instant toute lisse de rutilance
sous une timide trouée blanchie de soleil

une vedette se dirige à l’ouest à toute écume
s’arrête net
blême sur mer métallisée
hésite à la manœuvre
pivote avant de s’immobiliser
les deux hommes à bord surgissent
avec des cannes pour pêcher

une barque noire trace l’horizon à toute vitesse

Jeudi 18 août 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)

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Plume de mouette

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Dimanche 7 août 2005

7 heures 5

Ciel labouré comme terre ocre rose vue d’avion
des fumées jaunes d’avion s’entrecroisent
mer ciel laiteux bleu-ciel
soleil encagé dans une barre de nuages bleu-gris
odeur de malaïgue sur l’étang de Vic

échappée de nuages gris sombre
sertis de lumière
fuselés comme des dauphins
le soleil lutte avec la barre ombreuse

à l’opposé du soleil ciel layette fille et garçon

humidité et tramontane se rencontrent

Le soleil a surmonté la barre
tout blanc de luminosité
les dauphins gris fusent sur la barre
pour la pulvériser

7 heures 22

le soleil déjà haut projette son reflet
diffus d’incandescence blanche
sur la douceur de la mer
vol de mouettes muet

le vent souffle fort
des vagues plates en escalier se forment
trempée la voix de la mer
deux chiens errants courent en tout sens

la terre ocrée du ciel s’est métamorphosée
en champ de neige poudreuse
sillonnée des tenaces dauphins
le blanc liquide du reflet
plonge dans le sable du rivage
coule à mes pieds
les chiens courent le long des ganivelles

7 heures 36

chants aigus d’oiseaux dans les étangs
les vagues étirées l’une sur l’autre
affleurent au ralenti sur les bancs de sable

le reflet huile les flots lisses
le soleil glisse sur le sable avec la vague
la tramontane se renforce
je marche entre deux bruits fouettant
l’air et l’eau

fines traces de vagues sèches sur le sable

à quelques pas de la mer
bruits aussitôt assourdis
quiétude de l’étang tout bleu
enchâssé de longs cheveux
vert tendre sous le soleil frisant

envahissant le reflet luisant sur la mer
tourbillonnantes les mouches de la grève
bruit de la mer mêlé au bruit du vent

je me cache sous mon chapeau
le sable étincelle de brillants dans la masse

gît une plume de mouette toute blanche
je la recueille
ainsi qu’un tendre duvet ébouriffé

des calligraphies de pattes fléchées
incisent le sable désorienté
en souvenir d’un combat récent

bain de mer nue chair de poule
dans une eau tiède glacée du vent
bain de mer les yeux dans le ciel
au cœur du lac de mousse blanche
d’un immense nuage
me laisse flotter au gré de l’onde
si douce sous ce vent si froid

assise sur le sable me sèche
au vent ensoleillé

Dimanche 7 août 2005, marche plage des Aresquiers. (Frontignan-Vic la Gardiole, Hérault, France)

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Du bleu dans les yeux

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
Jeudi 4 août 2005

6 heures 30

sur la route de l’étang de Vic
virevolte
une poussière noire d’oiseaux

il faut un nuage pour piéger le soleil
c’est le cas juste à l’endroit où il va se lever

étang bleu froissé du vent
horizon mauve subtil
le nuage sombre
se perce d’une goutte de magma
la tomate orange incendiaire
très vite s’impose en majesté
se dressent les roseaux
rose mauve l’horizon
du bleu dans les yeux
des carrés bleus s’y agitent
je vois le cheval blanc tout bleu

6 heures 45

mer comme on la rêve
bleu ciel laqué
couverte du soleil rouge cuivré
pénétrée du reflet cuivre en fusion
ça passe très vite

la tramontane sifflante
rafraîchit les oreilles et soulève le chapeau
quand le vent du nord piaffe
la mer du sud se calme

eau luisante du reflet
sable sombre de débris
de coquillages mouillés
crissant sous mes pieds
le vent gonfle mes vêtements
horizon jaunâtre
cris de mouettes

7 heures 11

soleil chauffé à blanc
éclaire de blanc son reflet
de jaune le sable
les galets du bord de mer
rutilent de noir
sous le roulis des vaguelettes

les drisses vibrent contre les mâts
des catamarans du centre aéré
je ferme les yeux j’arrive au pré
je suis dans la prairie
le vent colporte les souvenirs

tempête d’empreintes
coussinets et griffes de chiens
sur le sable humide de la plage

la tramontane ne cède pas
la mer lutte
mais les vagues sont freinées
et finissent par se coucher
sous les ailes du vent

dans une barque à moteur
bleue comme la mer
un pêcheur en ciré
jaune comme le soleil
étend ses filets
aidé de deux plongeurs

sur le sable durci autour du blockhaus
s’écaillent des petits tas de sable nervuré

dans le sable du rivage
scintillent des piqûres de quartz

8 heures

jeudi 4 août 2005, marche plage des Aresquiers. (Frontignan-Vic la Gardiole, Hérault, France

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Chevaux rouges de soleil

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
dimanche 31 juillet 2005

6 heures 35

Le soleil est juste levé sur l’étang de Vic
lac à peine effleuré du vent
bordé de miroirs du ciel
soleil rouge sur lac bleu

les chevaux blancs dans le pré
sont rouges de soleil
vibrent les chants d’oiseaux
un chat noir se glisse dans les roseaux

7 heures

des goélands stationnent sur le parking de la plage
à l’affût des reliefs d’un grand pique-nique nocturne
aux dires de Jean-Marie le pêcheur

mer lisse comme un lac aussi
le soleil déjà haut l’arrose d’un reflet platiné
des vaguelettes satinées de soleil effleurent le sable
la mer bleue de bleu tranche l’horizon
le ciel éthéré bleuit en ascension
la page blanche de mon cahier jaunit

m’escorte le reflet sur la mer
défroissé par la tramontane
soleil éclatant de lumière blanche
reflet violent

7 heures 20

le chapeau me protège de soleil et vent
la mer frémit d’écailles brillantes
refluent au large et se perdent dans le reflet
tiédeur de la chaleur frisson de la tramontane
drapeau de la colonie de vacances orienté sud

après la plage de galets
de larges étendues sablées s’ouvrent à la mer
façonné par l’eau le sable se creuse
de petites mares limpides qui invitent
à tremper les pieds sur du velours côtelé
le chien noir rôdeur de la plage
surgit en trombe à mes côtés

7 heures 32

dans les tamaris tente télescopique verte
et ses deux habitants blottis
le chien a filé vers les étangs
la tramontane forcit et feuillette mon cahier
Palavas la Grande Motte dressés à l’horizon
le chien revient bondissant
prendre des bains en série
s’ébroue
cherche à manger
rôde
vient se faire caresser

le bleu outremer s’éclaircit
piaillent les mouettes à mes oreilles
plonge une mouette à pic sur un poisson
la mer avance dans un froissement de faille
je trouve un galet en forme de petit chien
un homme surgi du blockhaus
se dirige vers le secret des étangs
le reflet s’est étalé de tout son large
me fait tituber la tramontane

7 heures 53

garder l’équilibre
se prémunir du vent fort dans l’oreille
des rayons du foyer blanc dans le ciel
d’une méduse échouée
hublot globuleux dans le sable

un banc de sable rectangulaire
me donne envie d’y poser le pied
je traverse le fossé d’eau dormante
satiné le sable naissant
le puits du soleil l’alimente
l’eau alentour est transparente

je poursuis mon chemin
le vent en rafale me sable les mollets
j’approche des parages
de l’étang de Pierre Blanche
vivier des oiseaux
une nuée de mouettes survole la mer
le reflet commence à se lubrifier
au loin parfois échappée
d’écume poussiéreuse
rencontre de deux marcheuses
ici les vagues s’agitent
a plongé la mouette
a loupé le poisson

plongent et replongent
les mouettes
pêcheuses

dimanche 31 juillet 2005, marche plage des Aresquiers. (Frontignan-Vic la Gardiole, Hérault, France)

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Barque ancrée dans la brume

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
24 juillet 2005

6 heures 21

Au-dessus des tamaris
ciel pommelé rose de gris
entrefilet de rouge tamisé
sur la mer gris luminescent
ciel nuancé de gris silencieux
vagues gris acier
vent de la mer moite et frais

se répand une clarté brumeuse
rayée d’une fumée jaune d’avion
au loin un bateau noir
sur le sable mouillé de gris
pointent des cannes à pêche
froid mou sur ma poitrine
frissons aux jambes

au milieu des nues de nuages éteints
vacille un foyer de cendres vives
un bouquet de pétales orangés
flambe sur ma tête

une lumière rougeâtre gonflée
cligne de l’œil flou parmi les nuages
me fait penser à la lune
je me retourne et la vraie lune
mollie me regarde de travers
m’a fait passer la nuit
blanche la pleine lune !

soleil invisible
derrière une muraille plombée
un arc de lumière carmin moelleux
se réchauffe d’orangé brûlant
de brume rose tendre
se vaporise le ciel

6 heures 37

la Gardiole se cache dans la brume
sous un ciel caressé de tendresse
le ciel sur la mer est éclairé
de brume dégradée
le soleil émergé à moitié
la vague éclaire vaguement
puis il se couche dans la brume

6 heures 52

soudain réapparaît l’astre illuminant
et son reflet de pépites sur les flots
dure l’espace d’un instant
brusquement je me retrouve sur la lune
la mer se drape d’un gris peureux
laque figée noire de bleu
la totalité du ciel est voilée
le soleil n’existe plus

reflet volé
nuages envolés
la mer en deuil semble assourdie
voiles du ciel à peine colorés
morne plage
plats galets
gris tamaris
la mer enrobée de gris pétrole
subitement est surlignée à l’horizon
d’un trait ferme bleu outremer

ciel flottant de mollesse
toujours pas de soleil visible
juste un voile fantomatique rose
au-dessus du trait outremer
laisse deviner des rayons irréels
ma chemise lourde d’humidité
me plaque à la peau
le vent me charge les oreilles
les yeux rivés sur le rose diaphane
je cherche Palavas

la plage est restée déserte jusqu’à présent
un pêcheur aux quatre cannes alignées
se prélasse dans son fauteuil de toile
du gris partout
nuancé de toutes les teintes éteintes
mon pas s’alourdit sur le sable lourd
la brume est plus tenace que le soleil
le vent aussi qui picote la page
de mon cahier de grains de sable
je décide de fendre la grisaille
d’un pas tonique

7 heures 20

la mer sous le soleil supposé
tire un trait argenté
flux satiné
tout devient doux de doux
discret turquoise entre les nuées molles
trait argenté disparu
vent moins froid
la mer se couvre de vert de gris
coupé de gris mauve à l’horizon
puis disparaissent les gris Vélazquez
je ralentis le pas
quatre mouettes contemplant
leur reflet dans le reflet du sable
s’envolent

le soleil potentiel exalte
les nuances d’eau et d’air

je fonds dans les brumes
j’ai froid à nouveau
un vététiste me dépasse
et se retourne pour me saluer
convient à mes états d’âme
ce temps suspendu
à mes états de peau sensible
cette mer du nord subtile
en place de la grande bleue !

7 heures 30

la mer couleur d’huître me berce
chantent fluet les oiseaux des étangs
rythme mon pas la résonance lancinante
du ravin marin
m’apaise l’horizon adouci
le vent tiède me mouille les mains
le cycliste revient de sa virée

le soleil semble avoir disparu pour longtemps
le bateau noir est en réalité
une barque de pêcheur
barque ancrée dans la brume
dont je vais essayer de me rapprocher
si ce n’est pas un fantôme
avant de rebrousser chemin
une mouette plane sur la mer
et fait des va-et-vient mer étang en criant
une autre mouette la rejoint
s’envolent vers la mer
tournoient près de la barque

ça sent la malaïgue des étangs
deux chiens courent vers moi
un noir et un marron qui tient
en gueule un jeune lapin inerte
ce sont des habitués de la plage
je n’ai jamais vu leur maître
passent leur chemin

la barque immobile s’agite
lorsque j’arrive à son niveau
elle s’éloigne…
je décide de faire demi-tour
et de marcher dans la vague

Dimanche 24 juillet 2005, marche plage des Aresquiers (Frontignan – Vic La Gardiole, Hérault, France)

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Loulou de mer

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
17 juillet 2005

6 heures 17

Arrivée plage des Aresquiers
marée haute mer grise de brume
mangée par le ciel embrumé
tamaris chargés d’eau
galets de platitude
où est le ciel ?
mouette noire au-dessus de l’eau
mon cahier ramollit

un pêcheur a planté deux cannes
mais… c’est mon ami Loulou
je ne l’avais pas reconnu
dans la brume
elle s’éclaire
Loulou a le dessus de la main gonflé violacé
a souffert vivement toute la nuit
hier un vive lui a piqué le doigt
il faut paraît-il pisser dessus
mais c’est comme s’il avait pissé en l’air
il a alors essayé d’éteindre l’incendie
avec de la javel puis du vinaigre
Loulou est un dur …au cœur tendre

quelques tentes posées sur les galets
s’éveillent
les flots s’éclairent de gris perle
les mouettes crient
assise un instant sur les galets j’observe
comment le ciel d’eau poudré
se détache de la mer
une subtile luminosité rose poudroie
dans le poudré gris bleuté du ciel
des cannes à pêche se plantent
la mer rosit tendrement à l’horizon
bleuit à mes pieds
le sable mouillé rosit timide
fine rangée de cannes à pêche
fuyante dans l’air feutré

un discret arc rosé sur l’horizon bleuté
amorce un cercle
un pêcheur s’avance dans les flots
lance sa canne sur le soleil émergeant
rouge discret
boule totale tamisée carmin ému
éclaire de rose le ciel de poudre
je me noie dans la mer féerique
sucrée de rose liquide
le soleil se réchauffe
se découpe net à présent
sur un ciel fantôme
son discret reflet effleure l’eau
les vêtements me collent à la peau

se nappe la boule d’orange magma
le reflet chemine en zigzag sur les flots
page de mon cahier toute flasque
sable sec mouillé
sable mouillé à peine rosé
le soleil monte toujours plus net
et jaunit à vue d’œil
le ciel résiste de brume étale
un coup d’oeil arrière à l’ouest
la mer confuse
se confond encore avec le ciel

des mouettes frôlent l’eau
dansent le lever du soleil
trop intense pour être regardé
droit dans les yeux
dans mes vêtements plaqués à la peau
je n’ai ni froid ni chaud
moiteur de vendanges

le soleil blanchit
le reflet prend froid
moi aussi
mer lisse
flux rauque sur galets gris mouillé
le soleil se perd dans la brume
petit point lumineux au loin
impose un reflet
ça sent la marée
je cueille un galet dodu comme une poule d’eau
ciselée sa chair palpitante de gris
de graphisme blanc

6 heures 45

un vent léger se lève
le soleil éclaire ma feuille
rumeur de gouffre
soleil devenu lumière
son reflet s’étale sur la mer étale
les courants y font comme des lacs
lisses miroirs paisiblement ocrés
parmi les flots bleuâtres ridés

soleil halo de brume
mer diaprure
langueur du vent marin
du ciel décoloré
un éphèbe me dépasse
d’un pas athlétique
le vent forcit
tout contre les ganivelles
se nichent deux tentes dormeuses
un homme assis entre les deux
contemple la mer gris ciel

je presse le pas
là-bas dans l’apparence des arbres
vision de la cathédrale de Maguelone
La Grande Motte gommée de blanc
la tiédeur se précise en dépit du vent
le soleil haut darde sa luminosité sur les flots
le ciel reste gris clair
sur terre la Gardiole est un vaisseau fantôme
j’ôte ma chemise
pour sentir le vent sur ma peau

la brume sur la mer se dissipe
rayonnée la mer se moire de bleu et gris
je fends le souffle du vent
mêlé à la caverneuse respiration de la vague
seule sur le fin littoral de sable fluide
entre la mer et les étangs

je fais demi-tour
marche à présent dos au soleil
la mer est bleu signe particulier néant
le ciel bleu nuageux sans nuage
le sable jaunâtre trépigné
La Gardiole lourdement embrumée
le soleil commence à chauffer la peau
face à moi une famille de vacanciers
toute ensoleillée
marche allégrement dans l’eau

8 heures 30

le sable est humide partout
un homme et une femme
nus comme au premier jour
entrent dans la mer
main dans la main
baignés
de lumière

Dimanche 17 juillet 2005, marche sur la plage des Aresquiers. (Frontignan – Vic la Gardiole, Hérault, France)

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La marche du 14 juillet

Reflets sur la mer, plage des Aresquiers
14 juillet 2005

6 heures 50

Soleil en face au-dessus de la mer
chair de poule sur les bras
la mer ondule sous le vent
ciel brume pastel poudrée de rose
centré le soleil dans un matelas
de nuages pommelés
son reflet doré de brillance
m’atteint les pieds
les vagues froides bleutent le sable
la brume rose est déjà blanche de bleu
fantôme la plage au loin

le reflet sur l’eau est trop puissant
j’en pleure
je chausse mes lunettes de soleil
le ciel devient grisaille de bleu rose
les vagues bleu gris font le bruit
de mousse qui s’évanouit

serpente la vague de feu
à ma rencontre
lustre le sable du rivage
lisse les flots
le reflux ruisselle sur les galets
le reflet devient surexposé

l’ombre des galets se creuse
de contraste sur le sable jauni
battu par la vague
mon ombre s’allonge derrière moi
devant la mer se teinte de pâle
ciel blanc cassé par l’astre de lumière
barque de pêcheur au loin sur la mer

la colonie de vacances est déserte
les voiliers rangés sur les galets
nus pointent leurs mâts au ciel
attendent les cris des enfants
la barque du pêcheur me dépasse en silence
un banc de galets sous l’eau frise la mousse

le puits de soleil sur la grève m’éblouit
je pose mon regard
sur la frange cristalline des vagues
la mer clapote sur bruit de fond profond

dormeur emmitouflé dans son sac de couchage
au milieu de la plage
des châteaux de sable fondent dans la vague
le sable est piétiné
flèches de mouettes coussinets de chiens
un château crénelé de coquilles blanches
résiste coiffé d’une plume blanche

flux et reflux rythment mon pas
sur le velours du sable mouillé
éclaboussures sur les chaussures
un grand cercle de blanches coquilles
incrustées dans le sable
protège un château disparu

les vagues se pétrissent l’une l’autre
fine écume bulles de verre en lisière

retour demi-tour
la mer à contresens du soleil levant
bleu Méditerranée mais atténué
ciel fade bleui de brume
soleil et vent doux dans le dos
mon ombre oblique devant moi
ma peau est toute jaune
le sable aussi
l’heure est venue
de me baigner toute nue dans la mer

Jeudi 14 juillet 2005, marche plage des Aresquiers (Frontignan – Vic La Gardiole, Hérault, France

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Soleil dans un flot de nuages

Marcher à la mer me procure le plaisir intense de vivre une aventure de liberté en accord avec les éléments. Récemment j’ai eu envie de noter mes impressions, tout en marchant le long de la plage. Ces notes sont l’équivalent de croquis spontanés sur le motif. « Soleil dans un flot de nuages » est ma première esquisse

6 heures

Reflets sanguine sur la mer
ciel rose
reflet givre
vol de mouettes
fissure de rouge dans la barre gris plombé du ciel
fait des taches de sang sur les flots de l’aube
barre sépare la clarté de la mer et le haut du ciel
plane et frôle l’eau la mouette
barre s’entrebâille du feu à sa fenêtre
deux yeux de feu dans la sombre barre
rougissant le sable léché par la vague
un œil s’enflamme le ciel s’éclaire
barre rosit
mer s’étale
rayon cuivré
zigzague au gré des vagues
bronze
dore
pénètre en un puits de lave striée
le miroir
du sable mauve lustré par la vague
sable mauve festonné de mousse bleutée
ciel panoramique pommelé frangé de lumière
éclaire de poudre de riz la base de la barre
la mer devient bleu tendre
le reflet diffuse sur l’eau
le vent se lève
l’horizon s’éclaire de vapeur poudrée orangée
ainsi que le cordon de sable mouillé
se cache le soleil dans la partie haute de la barre
diffuse l’éventail de ses larges rayons fantomatiques
du jaune sur la mer à l’est
à l’ouest bleu Méditerranée
monte la perle d’ambre dans les nuages noirs
miroir argenté sous le soleil blanc
nuages gris crénelés de blanc
au-dessus le ciel bleu clair
une traînée de gris morne sépare en deux le ciel
ciel bleu clair aérien
ciel jauni de nuages grisés à l’horizon de l’eau
Palavas souligné d’un trait argenté
vague douce
glissent les vaguelettes sur le sable blondi
La Grande Motte se réveille s’élève la Grande pyramide

6 heures 45

une vague de silhouettes d’oiseaux
se dirige vers les étangs
le soleil atteint les derniers nuages sombres
les incendie à blanc
reflet blanc devant La Grande Motte
vers les Cévennes un train de nuages blanc
à cœur sombre se disperse
va-t-il franchir les derniers nuages épais
le soleil blanc ?
un rayonnement de faisceaux ombrés le précède
la mer ne reçoit plus de reflet
l’astre perce
percent les chants d’oiseaux
la mer caressée d’un large reflet scintille
vagues ourlées de brillance
lunettes solaires bienvenues
clapotis
soleil glacier reflet froid
nuages espacés jaune de gris
encore quelques nuages jaunis prêts à être vaincus
flopées de mouettes tournoient bruyamment
dans le ciel de l’étang
la mer brille
le soleil émerge en force du flot des nuages
je ne peux plus le regarder en face
reflet puissant dans la mer
le ciel bleu pâle est balayé de nuages blanc grisaillé
des canards flottent
la mer roule
monotone

Dimanche 10 juillet 2005, marche plage des Aresquiers (Frontignan – Vic La Gardiole, Hérault, France)

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EXPO poupées Kiwanis


Actions poupées Kiwanis
« Dessine-moi un sourire, je t’aiderai à guérir… »
une organisation du Kiwanis au profit des enfants hospitalisés

Programmation des expositions en Belgique :
MARCHE-EN-FAMENNE, du 28 septembre au 1 octobre 2006. Bibliothèque Provinciale
SERAING, Du 18 au 25 octobre 2006. « Dortoir des Moines »
EUPEN, du 3 au 5 novembre 2006. Belgischer Rundfunk (BRF)
ARLON, du 9 au 12 novembre 2006. « Espace Beau site »


Participation de Marie-Lydie Joffre à l’exposition collective itinérante
Expo poupées Kiwanis

« La ronde des poupées Kiwanis »
PastelLithes de Marie-Lydie Joffre. Marbre de Sournia, Pyrénées Orientales.
Date 15 et 16 octobre 2005, format environ 10 cm de hauteur
reproduites dans le catalogue d’exposition « Expo poupées kiwanis » p. 96 et 97

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Exposition « ArTbre »


Exposition

4 au 29 septembre 2006
à Epidaure -Département de prévention- CRLC Montpellier

ArTbre

Encres de Marie-Lydie Joffre

Poèmes de Carole Menahem-Lilin

Présentation des dessins originaux et des poèmes publiés dans le livre d’artiste ArTbre

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