Le pastel, technique à mi-chemin entre le dessin et la peinture, a très tôt fasciné Marie-Lydie Joffre. Elle le pratique dès l'adolescence à l'égal de la peinture à l'huile et du dessin à l'encre de Chine.
Marie-Lydie Joffre fréquente les Beaux-Arts au cours de sa période lycéenne mais, malgré son attirance profonde pour l'expression artistique, opte pour des études universitaires en littérature moderne plutôt que d'entrer à l'académie des Beaux-Arts.
Elle estime en effet que l'art ne doit pas être inculqué et, par ailleurs, l'ambiance des Beaux-Arts ne lui plaisait pas. Elle préfère découvrir par elle-même en se nourrissant de l'observation d'images et éviter ainsi de subir l'influence d'une norme qui risquerait d'altérer ses potentialités intrinsèques.
Ce n'est qu'au milieu des années 70, au Maroc et après la naissance des ses deux enfants, que Marie-Lydie Joffre se remet sérieusement à l'expression artistique. Ce sont d'abord des huiles très grand format sur des sujets variés, stylisés et aux couleurs fortes.
Une fois les premiers pastels effectués, elle abandonne la peinture à l'huile; elle résumera plus tard ainsi cette expérience : "J'ai commencé à peindre à l'huile, mais le pastel s'est imposé rapidement de manière exclusive. Oui, c'est le pastel qui correspond à ma sensibilité. Matériau direct, il transmet spontanément les vibrations de l'émotion."
Les thèmes sont au départ des femmes casquées et par la suite des visages aux formes filtrées, aux lignes épurées, le tout s'inscrivant dans une démarche rigoureuse de renoncement à tout effet décoratif ou anecdotique.